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Le 29 octobre 1815 naquit Ľudovít
Štúr, figure de proue de l'histoire
slovaque moderne, l'ideologue et l'organisateur du mouvement d'emancipation nationale entre 1835-1855.
Ces années représentent l'étape décisive de la renaissance nationale slovaque, procéssus complexe et multidimensionnel qui conduisit à la formation
d'une nation moderne, procéssus lié à la grande transformation historique de l'ancienne société féodale en société moderne, bourgeoise.
La Slovaquie a vécu cette transformation dans le cadre de la Hongrie multinationale, qui faisait elle- meme
partie de la monarchie hétérogène des Habsbourgs: de l'Autriche.
En tant que nationalité
politiquement faible, sans droit, sans propre couche dirigeante, les Slovaques étaient exposés a une
oppression sociale et surtout nationale de la part de la noblesse moyenne
hongroise. Celle-ci s'était placé à la tete de la transformation bourgeoise du pays avec une seule
nation politique - les Hongrois. La politique de la magyarisation forcée des peuples non-hongrois, avant tout slaves, dans tous les
domaines de la vie (surtout religieux et scolaire) a servi ce but fanatique. La
petite intelligentsia slovaque composée
mojoritairement d'enseignants et de pretres, catholiques comme protestants, a
fait front à cette attaque contre l'existence
nationale meme des Slovaques.
Cette poignée
d'intellectuels a devloppé
d'intenses activités culturelles, elle a fait un
immense effort pour sauvegarder la vie nationale des Slovaques, et elle a pris
part au réveil national de la société slovaque ainsi qu'à sa progression
ultérieure. C'est de ses rangs que
sortit Ľudovít Štúr, issu d'une famille d'enseignants.
Pendant ses études au
lycée protestant de Bratislava, ou il est venu en automne 1829, il s'est
activement intégré dans l'association étudiante slovaque dont il est rapidement devenu le dirigeant. La
coopération active avec les étudiants slaves d'intentions révolutionnaires (notamment avec les étudiants polonais de la proche Vienne) a permis la reformation de
cette association étudiante autodidacte à l'origine, en centre du mouvement national slovaque croissant.
Sous la direction de Ľudovít Štúr une nouvelle génération d'intelligentsia enthousiaste
s'était progressivement formée. Elle s'était présentée en public comme "jeunes fils
de la Slovaquie", elle a accepté avec
ardeur les idées révolutionnaires du progrès ainsi que de la liberté de l'homme et des nations, elle avait décidé de consacrer toutes ses forces au
service de son peuple opprimé.
La révolution francaise de juillet 1830, l'insurrection de libération
nationale polonaise de 1830-1831, l'exemple
des associations
"Jeune Allemagne", "Jeune Italie" ou "Jeune
Europe" ont été de fortes impulsions. Avec la meme verve la génération de
Štúr s'était approprié l'idée d'appartenance, de réciprocité et d'entre-aide des peuples slaves dans leur combat de libération nationale, issue des oeuvres de leurs prédessesseurs: le savant slaviste Pavol Jozef Šafárik, les poètes Ján Kollár et Ján Hollý. Et elle a commencé à la réaliser dans une étendue sans précédent. Cette idée qui donnait des forces et des espoirs nouveaux aux petits
peuples slaves, politiquement faibles, dans leur volonté d'émancipation, occupa
une place centrale dans la vie et dans l'activité de Ľudovít Štúr. C'est le centre de toute son oeuvre scientifique
slaviste de meme qu'artistique.
Aprés l'achèvement d'études
linguistiques et philosophico -historiques à l'Université de Halle
entre 1838-1840, Štúr est revenu au lycée de
Bratislava en tant que suppléant du
professeur de la chaire en langue
et littérature tchécoslovaque. Armé de solides connaissances théoriques, inspiré du système philosophique universel et de la méthode dialectique de Hegel,avec un regard politique clairvoyant,
Ľudovít Štúr s'est engagé dans la
résolution des problèmes du mouvement d'émancipation
slovaque.
Le grand acte historique de Ľudovít Štúr et de ses plus proches
collaborateurs fut la codification de la nouvelle langue littéraire en 1843 et
son avénement dans la littérature et dans
la vie de la société. Jusqu'alors l'intelligentsia
de la renaissance nationale partagée en deux camps confessionels utilisait deux
normes linguistiques différentes. Les catholiques avaient admis le slovaque de
la Slovaquie occidentale, codifiée au 18eme siècle par Anton Bernolák (c'est
celle-là qu'adopta le poète Ján Hollý) alors que les protestants se tenaient
toujours au tchèque biblique, de plus en plus slovaquisé cependant, qui était leur
langue de culte, Ľudovít Štúr et ses compagnons voyaient dès le début dans cette scission une grande entrave au dévéloppement d'une propre culture
nationale, à l'unification des deux courants du
mouvement national, ainsi qu'à l'intégration de larges couches du peuple slovaque dans ce mouvement et
dans l'édification d'une société nationale moderne. Dans la justification théorique de ce pas décisif,
Štúr a posé les bases de l'idéologie moderne des Slovaques en tant que nation slave originale. En meme
temps, par le meme procédé, par l'application de la demande révolutionnaire des peuples au droit à disposer d'eux-meme, il a résolu la question cardinale des relations entre les différents pays
slaves ainsi que leur relations envers l'entité commune supra-nationale slave.
C'était quelque chose d'entièrement neuf, révolutionnaire
et progressif. Surtout en comparaison avec la conception jusqu'alors prédominante de Ján Kollár qui acceptait une nation slave commune mais dans son cadre
uniquement quatre branches slaves: russe, polonaise, illyrique (c'est à dire
des Slaves du Sud) et tcheco-slovaque. La nouvelle langue nationale a considérablement accéléré le dévéloppement de la littérature
slovaque, elle a permis la naissance en peu de temps d'oeuvres poétiques et prosaiques qui sont de véritables joyaux de la culture nationale slovaque.
En aout 1845, Ľudovít Štúr a commencé a faire paraitre dans la nouvelle langue slovaque le longtemps
attendu "Slovenské Národné noviny" (journal national
slovaque) avec un supplément littéraire "Orol Tatránsky"
(l'Aigle de Tatras). Sur ses pages, il
a formulé le programme antiféodal, démocratique,
socio-économique et politico-culturel du
mouvement national slovaque, et il en a fait par là son organe officiel.
En tant que député au parlement hongrois fin 1847 début 1848, il fit prévaloir ce programme et ses demandes concrètes, notamment l'abolition du servage et le droit au devéloppement des Slovaques
sans entraves dans leur propre langue.
Štúr accueillit avec enthousiasme la révolution de 1848-1849 et ses conquètes. Il croyait en l'arrivée d'une
nouvelle époque dans laquelle les Slovaques
obtiendraient non seulement des droits civiques mais aussi la liberté nationale.
Il était présent lors
de la conception et de la déclaration
du programme révolutionnaire national: "Requètes
de la Nation slovaque" et il prit part à l'activisation de larges couches de la société slovaque dans sa réalisation. En raison de celà, le gouvernement hongrois
révolutionnaire a décrété son arrestation, suite à quoi Štúr a du quitter la
Hongrie en secret. Il rechercha
l'appui dans le combat pour les
droits nationaux et civiques des Slovaques dans une coopération plus étroite
avec les mouvements de libération des
autres nations d'Autriche. Il fut un
des iniciateurs du congrès Slave de Prague et il y fit partie des délégats les plus résolus à créer une union d'états
slaves libres dans le cadre d'une Autriche fédéralisée. Depuis septembre 1848 Ľudovít Štúr était membre du Conseil national slovaque récémment constitué, qui refusa la subordination à l'administration hongroise et qui organisa le combat armé du peuple
slovaque pour la libération nationale.
Le penchant du coté de la
cour viennoise, promettant d'assurer la vie nationale des Slovaques, n'a pas réalisé les espoirs de Ľudovít Štúr. Après
la défaite de la révolution Štúr vécut à l'écart sous surveillance policière dans la petite ville de Modra, près de Bratislava. Malgré toutes les déceptions
et tous les coups du destin il n'a pas résigné. Il s'efforca par tous les moyens de réorganiser les forces nationales et dans de nouvelles conditions il
chercha une nouvelle conception du combat de libération nationale slovaque et slave.
De manière intensive il se consacrait au travail scientifique dans le domaine de la slavistique au cours duquel sa mort tragique survint. Il est mort le 15 janvier 1856, à la 41eme année de sa vie incroyablement fertile.
La défaite de la révolution signifiait le naufrage de tous les espoirs de libération rapide du peuple slovaque de la domination étrangère et d'une oppression sociale et nationale menacante. Ces espoirs se sont pourtant réalisés dans toute leur mesure plus de 100
ans après, le 1er janvier 1993 par la création et par la reconnaissance internationale de la République
slovaque indépendante.